L’hiver est revenu à la fin du mois d’octobre, et il dessine depuis un sourire non dissimulé sur le visage des norvégiens.
Les blonds ont déjà la tête dans une boule de neige, pensant aux aventures (à pied, en ski, en raquettes et en traineau !) auxquelles Madame Nature va, cet hiver encore, nous donner la joie de goutter ! Youpi ! Comme par exemple, hôhôôôô pelleter devant ta porte pendant une heure et demie comme un connard pour pouvoir sortir de chez toi.
La neige, la nuit et le froid sont de retour, et quand je pense que Celsius était
Mais plutôt que de commencer cet épisode en râlant, je devrais plutôt me réjouir ! Car la nouvelle saison qui arrive est plein de promesses de sports d’hiver oui, mais aussi de bières à 30% et de dîners aux chandelles à 14h.
Nos blonds amoureux de la grande nature sauvage boréale savent qu'il y aura des jours comme ça :
Bjørn-Håkon n'est franchement pas le dernier à se réjouir.
Lui qui, pauvre vieux, a été condamné au ski à roulettes tout l’été, se dit que bientôt, il ne sera plus obligé de se mettre la tête dans le congélo au prochain coup de cafard pour cause de manque d’hiver, mais qu’il suffira juste d’ouvrir la fenêtre du salon.
Comme tout norvégien qui respecte sa forme, il a un calendrier déjà blindé entre janvier et mars de compètes diverses et variées (Birken pour la 23ème année consécutive, les 100km en ski de fond les yeux fermés, la chasse au phoque sous la glace avec les mains ficelées dans le dos, la traversé du fjord avec un parpaing au pied, c’est qu’on va bien rigoler cette année, voyez-vous !)
(pour ceux qui me croient pas regardez ceci, sérieux ils sont sans limite : http://www.youtube.com/watch?v=KkXy83WlLY4)
Mais ce n'est pas tout. Cette année, tout ça s’ajoute à la préparation de la traversée du Groenland en ski au printemps.
Voilà le topo :
· Bjørn-Håkon, son père et sa petite sœur
· 6 skis
· 600km de traversée d’Est en Ouest (en direction de la Norvège comme ils disent)
· 3 semaines en autonomie complète sans guide
· 2 traineaux de 80kg par personne
· des crevasses pour pimenter cette histoire de traineaux
· une carabine au cas où il y ait des ours blancs
· des ours blancs
· une tente à monter tant bien que mal même s’il y a des tempêtes de neige
· des tempêtes de neige (oui car Groenland =Green Land = terre verte est une vaste calomnie…)
Qu’a-t-il bien pu leur passer par la tête ? Comment des norvégiens peuvent-ils décemment avoir envie d’aller skier au Danemark?
Et puis il faut sacrément le vouloir pour y aller : il y d’abord l’avion pour Copenhague, puis un autre pour le Groenland, puis un hélicoptère pour le point de départ de la traversée en ski, et tout ça avec des traineaux, des skis, des armes à feux et un tipi en soute et 200 kg de bouffe lyophilisée en bagage à main.
Pour le retour ce n’est pas moins épique : il y a un hélico par semaine qui t’amène à un nouvel héliport. Là, tu peux prendre un second hélico qui te ramène dans la grande banlieue de Nuk d’où tu peux reprendre l’avion (…). Si tu loupes le premier hélico, tu es condamné à passer jusqu’à six jours dans un village d’esquimaux qui voient pas le jour quatre mois par an
Fête du village, été 2012
et vivent de la pèche au phoque
Les consignes vont être assez strictes : un message toutes les 48h de leur part pour donner leur position (on est en plein milieu de la glace, il fait -20 et on prend plein la gueule, tu vois où c’est sur la carte ?) et des nouvelles de notre part uniquement en cas d’urgence. (« Bjørn-Håkon, tu fais chier, où t’as mis la brosse arracheuse pour l’aspirateur, putain ? » ou encore « Tu devineras JA-MAIS ce qu’il s’est passé dans How I met your mother ! Rappelle asap !!!! »
Pour l’instant, la fine équipe se prépare. Tantôt en testant la tente dans le jardin quand il fait -15, tantôt en courant avec des gros cailloux dans le dos pour s’habituer à tracter du poids.
Le père et la soeur de Bjørn-Håkon en vacances : c'est quand même vachement plus fun que la pétanque...
La dernière consigne est simple : prendre un max de poids avant le départ. Je ne vous cache pas qu’on passera Noël en France.
Le bécot à tous,
Martine
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