mercredi 7 mars 2012

Episode 22

Chers tous,

Les norvégiens sont des grands timides. Ils ne sont pas les rois de la tchatche, pas les champions du eye-contact-je-te-regarde-et-hop-on-se-taille-une-bavette, pas les maîtres du "Salut ma biche, tu vas où comme ca?" dans les transports en commun.

Ca va même plus loin, quand on est scandinave, il ne faut surtout pas attirer l'attention en public.[1]
Un norvégien ne montre pas non plus vraiment ses sentiments.
Au travail, je me dis que dans la tête de certains doivent passer 1000 émotions, et pourtant leurs grands yeux bleus et leur joli visage poupin restent constants. Le flegme des norvégiens est épatant, et les crises au travail restent d'une pudeur incroyable. Oubliez les portes qui claquent, les gens qui tirent la gueule, et encore plus, les putains devant l'ordi ou la machine à café qui marche pas.
Dans la vie privée, de même, ce ne sont pas des sanguins. Un norvégien va vous dire calmement "je ne suis pas très content" et puis ça sera tout.
Et franchement jamais, hormis dans un état d'ébriété avancé pour pousser la chansonnette (ou devant le foot), le norvégien ne hausse vraiment la voix.

Pourtant, dans cette retenue, voire même dans cette pudeur qui est de mise en Norvège, il y a un point de rupture énorme. Poussez la porte des vestiaires au sport et là, vous vous demandez si vous n'avez pas rompu l'espace temps et êtes sur une plage nudiste en Allemagne.
Des gens à poil partout, de tous âges, qui, sans complexe, se changent - passe encore - mais discutent volontiers nus, au milieu de 30 inconnus. Des groupes de nanas se retrouvant après le boulot au sport et discutant de leur journée à walou, en croisant et décroisant les jambes au gré de la conversation.

Une fois, je discutais avec une prof après le cours et, pendant qu'on parlait, elle se déshabillait avec vigueur:
 "Tu es française ?"Elle enlève son t-shirt. Ouf ! Elle a une grosse brassière en dessous
Moi, défaisant prudemment mes lacets : Euh, oui.
- C'est super ca, j'adore la France ! Elle retire énergiquement sa brassière et, pour piocher un truc dans son sac, se penche vers moi, qui étais toujours assise sur le banc du vestiaire.
_ Mmmm. J'enlève une chaussure.
_ On allait vers Cannes et Saint Tropez quand j'étais petite avec mes parents. Plus de brassière et plus de chaussettes non plus.
_ Et Nice aussi. Plus de collant de sport.
_ La nature est tellement belle ! Elle enlève sa culotte.
Je fixe mes chaussures.
Je me décomposais de gêne tandis que, complètement nue, elle s'inspectait méticuleusement les dessous de bras dans un naturel déconcertant.

Quand elle s'est éloignée vers les douches, je me suis dit : leçon retenue : ne plus jamais faire la conversation dans les vestiaires, putain Maroni, plus jamais !!

Pourtant, il y a 2 semaines, l'affaire s'est reproduite, en pire.
Je rentre dans le centre de sport et les vestiaires des femmes étaient fermés, parce que les douches étaient en réparation.
Il fallait se changer dans l'entrée du centre ! Ladite entrée donne évidemment directement sur la rue. La fille qui m'expliquait ca avec beaucoup de sérieux était déjà torse nu, et en la regardant me parler innocemment sans soutient gorge, j ai pensé aussitôt très fort a un truc super triste pour éviter de lui pouffer de rire au nez avec un regard grivois.

Bon, mais il faut pas exagérer, car d'une part, les filles sont jolies en Norvège. Tiens, voici un exemple sur cette photo, elle était toute belle quand elle était jeune, vous reconnaissez qui c'est, en 2ème dauphine de Miss Norvège?



Et puis, comme dirait Bjørn-Håkon, "la probabilité que cette histoire de douches hors service se reproduise est minable",

Le bécot à tous,

Martine


[1] Bjørn-Haåkon a vu une fois un couple de parisiens sacrément s'engueuler dans la rue. La fille criait "boucle-la, sac-à-vin" en filant des coups de sac à main au mec, qui lui répétait que c'était vraiment qu'une emmerdeuse comme sa mère. Ben BH ne s'en est toujours pas remis… surtout pas du moment où la fille s'est mis à aborder n'importe quel mec qui passait pour rendre jaloux son copain, qui lui hurlait, 50m plus loin "Mais putain, puisque je te dis que je l'ai pas baisée, Sophie"

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