lundi 17 octobre 2011

Episode 2

Vendredi 29 octobre 2010

Chers tous,
Du fait de votre enthousiasme certain, voici, comme promis, la suite des aventures de Martine chez les blonds.
Pour commencer par le boulot, oui, mes collègues sont gentils, et grands, et blonds[1], et scandinaves. Des Norvégiens, des Suédois, des Danois, encore des Norvégiens, encore des Suédois. Il n y a que ça[2]. A la direction du marketing, les chefs de produit des grandes bières internationales ne sont que des filles. Des jolies blondes, avec des grands yeux bleus, dont le minois aux traits parfaits a quelque chose d’un peu….décalé avec les énormes fûts de bière partout dans les bureaux. Elles répondent aux doux noms de Kari, Siri, Trine, Tine, Kristi et Kiri (le seul prénom que j’ai retenu tout de suite, va comprendre. A croire que c’est à la crème et que ça se passe de commentaire....), et se lèvent tous les matins gaiement pour faire en sorte que la Norvège picole chaque jour un peu plus. Si c’est pas mignon, ça.
Dès mon premier jour, j’ai su que j’allais m’y plaire : j’avais sur mon bureau 2 gros bouquets : un de fleurs, et un de canettes de bières. (Pour « goûter nos produits » qu’ils m’ont dit, je vous passe l’état des dégâts, dix-neuf canettes de bière plus tard, on a fini par bouffer les fleurs avec Bjørn-Håkon, à croire que c’est de famille[3]). J’admets qu’entre romantisme et alcoolisme, ils ont marqué des points. Ils ont aussi tout fait pour que je me sente bien : ils ont, par exemple, ajusté la hauteur de mon bureau, parce que le premier jour, j’étais à 2 doigts de devoir travailler debout.
Entre temps, je parle donc en norvégien avec eux. Enfin, c’est plutôt eux qui me parlent en norvégien et moi qui communique par onomatopées histoire de participer. Parfois, ils se charrient entre Suédois et Danois et là, je dois admettre que je ris vraiment par politesse. Je rame un peu, mais ils sont compréhensifs. Hier, un collègue suédois m’a dit « ça prend un peu de temps de s’habituer à la Norvège, moi j’ai eu un choc en arrivant ici »…J’ai du avoir l’air sacrement bovin parce que j’étais pas sûre d’avoir saisi la détresse de son choc culturel… Moins de Ø et plus de Æ ? Déboussolé parce qu'il n'y a pas ABBA en Norvège ? Après réflexion, j’en ai conclu que c’est vrai que ça avait pas dû être facile pour Björn Olav, grand, blond, avec les yeux bleus d’arriver dans un pays ou tout le monde est blond, avec les yeux bleus et grand…et s’appelle Ølav-Bjørn…
Mais ça y est, je suis rodée.
8h30 : vestiaire pour y laisser son manteau de Père-Noel oui-c-est-chaud -mais-je-peux-pas-plier-les-bras et ses bottes de neige,
8h35 : travail concentré : « Comment augmenter la consommation de Kilkonny extra strong alcool +++ auprès des 3-6 ans »[4] devant un beau clavier, sur lequel il faut que je me concentre pour éviter de vous écrire : « Cå vå 4~ Suøer et toæ å øræis 2!! »,
11h  : pause déjeuner,

11h12 : fin de la pause déjeuner,

13h : pause avec open bar dans les frigos pleins des produits de la boite : de l’eau des fjords à 2 degrés par exemple, idéal pour se désaltérer quand la clim est à 14…
16h30 : fin de la journée,
17h : l’alarme se met en marche, il faut dire chanter une chanson paillarde en norvégien pour sortir de l’immeuble (Mais non ce n'est pas le diableuh ! C'est mon gros fluk poilu, la digueuh, la digueuh…)
17h30 : la minuterie éteint les lumières de l’immeuble automatiquement toutes les 10 minutes-tu-vas-rentrer-chez-toi-oui-ou-merde
Que faire donc, après 16h?
Les mauvaises langues diront : aller se coucher, il fait nuit. Les autres diront : plein de trucs, il reste encore trente minutes avant qu’il ne fasse nuit et qu’on aille se coucher.
Tous les norvégiens vont en fait au fitness studio. C’est comme une religion. Une usine, pleine, tellement pleine qu’avec l énergie dépensée là-dedans en deux heures, on pourrait faire clignoter la tour Eiffel non-stop pendant deux ans.  Il y a des machines de guerre que t’as jamais vues avant, pour faire du vélo et des abdos avec les bras. (Ou alors on m a menti ?).
Il faut donc s’inscrire à l’avance pour avoir le droit de participer au cours « High Pulse Monster XXL », où les blonds se déchainent comme des dingues sur de la grosse techno suédoise passablement abrutissante. Une prof d’1m80, qui a des cuisses dures comme des cailloux[5], fait des trucs de malade mental, avec le sourire, et les soixante-dix blonds suivent. N’écoutant que mon courage, j’y suis allée, et ça n’a pas loupé : j’ai vu plein de petits points rouges au bout de dix minutes. Conclusion : never more, je préfère encore les abdos avec les bras.
Après la gym, c’est donc l’heure du dîner. Là, je retrouve Bjørn-Håkon et on prépare à manger. Allez, je me lance, je vous envoie une photo...(je sens que ma môman qui, comme toutes les mômans, pose tout le temps LA question ca-va-tu-vas-bien-tu-te-couvres-bien-tu-manges-bien va aimer cette photo…)
Dans les rues d'Oslo à la recherche d'un supermarché.

J’en profite donc, en conclusion, pour vous redire que vous êtes bienvenus à diner à la maison quand vous voulez,
Le bécot à tout le monde,
Martine
 
 

[1] Non, pardon, deux sont roux…et il y a aussi une brune, mais dans un moment de confidence extrême, elle m'a avoué qu'elle s'était teint les cheveux… puis, pour me le prouver, elle m'a emmenée au vestiaire pour me montrer sa xxxxyyyyxxx sa carte d'identité
[2] Sans rire, je suis la seule personne de l'immeuble à venir du sud du Danemark, sauf peut-être la femme de ménage ?
[3] C'est mon papa qui m'a appris à manger des fleurs en état d'ébriété, lui, il a commencé à 9 ans.
[4] Nan je rigole ! (Ils sont que 5 millions, bordel, business is buisness !!)
[5] Comme ceux qu'on donne à manger aux enfants du nord du cercle polaire, qu'on m'a dit…

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